Lutter contre le racisme, est-ce que ça sert vraiment à quelque chose ?
« La lutte contre le racisme, ça sert à rien. C’est juste pour se donner bonne conscience. C’est pas en s’indignant et en dénonçant qu’on va changer les mentalités ».
Et oui… si le racisme est vieux comme le monde alors à quoi bon lutter contre ?
Aucune organisation, aucune personnalité ne peut prétendre avoir le remède pour enrayer totalement le racisme et l’antisémitisme. Pour autant, faut-il baisser les bras et laisser le champ libre à l’expression de la haine et aux discours d’exclusion ?
L’Histoire a montré que les discours racistes pouvaient conduire à des violences extrêmes, à des crimes individuels ou des crimes de masse. Le passé donne des repères qu’un citoyen d’aujourd’hui ne peut ignorer. Fortes de ce savoir, certaines associations, antiracistes, cherchent d’abord à désigner les propos ou les actes qui perpétuent ou réactualisent de vieux préjugés. Elles ont en somme un rôle de vigie ; elles sensibilisent, elles alertent, faisant le pari que l’on peut construire des digues contre des attitudes, des comportements ou des idéologies dangereuses. Elles font un travail d’éducation et de prévention.
Dans une démocratie où priment les libertés individuelles, à commencer par la liberté d’expression, nul n’est en mesure de dicter des conduites ou des manières de penser. Ce que l’action des militants antiracistes a fait progresser depuis des décennies, c’est l’idée d’une incompatibilité entre le racisme et les valeurs républicaines.
Aujourd’hui, la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations est l’affaire de tous ; elle n’appartient pas aux seuls militants. Elle est intégrée dans les politiques publiques, dans des mesures législatives et éducatives. Elle existe dans le rappel régulier, à tous les niveaux de la société, de l’égalité des citoyens devant la loi.
Si le racisme est vieux comme le monde, on peut se demander à quoi il sert. Quel est ce besoin de produire de l’hostilité à l’égard de l’Autre ? Engager la lutte contre le racisme, aussi imparfaite et limitée soit-elle, c’est aussi porter une réflexion collective sur nos comportements, nos représentations et nos manières de vivre en société. En n’oubliant jamais que dans toute l’histoire de l’Humanité, la haine de l’autre a fait beaucoup de victimes mais n’a jamais résolu aucun problème !