Mais les complots, pourtant, ça existe ?

Mais les complots, pourtant, ça existe…

 

Alors oui, il est vrai que l’Histoire de l’humanité est parsemée de complots. Que les luttes pour le pouvoir et la domination, quelle qu’en soit la nature, se sont souvent accompagnées d’alliances secrètes, de mises en scène, de tromperie et de coups bas. Et il est non moins vrai que la révélation d’un complot au grand jour commence par le doute et le questionnement. Pourquoi faudrait-il donc s’interdire de douter ?

En réalité, personne n’interdit le doute. Il est même vivement recommandé puisqu’il accompagne toute démarche d’investigation scientifique. Encore faut-il que celle-ci réponde à une volonté authentique d’établir la vérité et non à l’obsession de prouver à tout prix que les actions humaines ne sont que mensonges et manipulations.

Mais si des complots sont avérés dans l’Histoire, pourquoi ne seraient-ils pas à l’origine de certains grands événements contemporains ? La réponse est en fait à rechercher dans la nature même du complot. Un complot de grande envergure conduit nécessairement à la multiplication des participants, des complices, et à la multiplication des failles possibles. Une telle opération se condamne donc à être divulguée, soumise aux maladresses et aux indiscrétions. Pour ces raisons, le secret ne résiste pas au temps. Si l’Histoire est pleine de petits complots ayant été décelés, de grands complots, qui seraient restés secrets pendant des décennies et impliqueraient des centaines voire des milliers de personnes, relèvent du mythe.

Il n’est pas de « preuve » d’une de ces grandes théories qui ne puisse être objectivement et techniquement déconstruite. Seulement, la déconstruction exige du temps, plus qu’il n’en faut aux complotistes pour produire de nouveaux contre-arguments, souvent falsifiés, en quantité illimitée.

Si le questionnement et le doute précèdent toute démarche de connaissance, il faut apprendre à distinguer savoir et croyance. Celle-ci est souvent une supposition sans preuves quand le savoir, lui, se construit sollicite le raisonnement logique et s’appuie sur des preuves irréfutables. Il repose sur l’aptitude à « penser contre soi », c’est-à-dire à remettre en cause ses représentations et ses capacités propres à basculer dans la pensée irrationnelle ou l’illogisme.

Plutôt que de nous faire croire à de vastes entreprises fantasmagoriques traversant le temps, l’Histoire nous apprend que les complots sont fondés sur des intérêts ou des objectifs à courte vue. Ils ne restent jamais secrets bien longtemps.

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