Peut-on changer un raciste ?

Peut-on changer un raciste ?

 

Ou plutôt : peut-on faire changer d’avis une personne qui tient des propos racistes ? Souvent, on s’aperçoit que même en pointant des erreurs de raisonnement et de jugement, on n’y arrive pas car on se heurte aux préjugés. Albert Einstein a dit qu’ « il [était] plus facile de désintégrer un atome qu’un préjugé. » le préjugé a la vie dure. Il est  l’héritage, d’une histoire, d’un milieu, d’une éducation, de croyances profondément enracinées dans la culture. Et nous en avons tous. Ils sont à l’œuvre dans nos paroles, dans nos actes, ils construisent notre représentation des autres.

C’est pourquoi, se voir traiter de « raciste » peut être vécu violemment lorsque l’on prétend simplement défendre une identité. Dans le même temps, le groupe d’appartenance tend à affirmer son identité et à maintenir sa cohésion par des discours d’exclusion qui font effectivement le jeu du racisme. 

Il est rare qu’une personne se revendique comme raciste ; le plus souvent elle s’en défend, estimant ses propos caricaturés, mal interprétés. Certains reviennent sur leurs discours en affirmant que là n’était pas leur intention réelle. D’autres les revendiquent, au nom d’un parler vrai, contre le politiquement correct. C’est là un discours de conviction, face auxquels les réfutations ont peu de poids. Ceux-là se diront diffamés,  diabolisés pour mieux fermer la porte au dialogue.

Mais il arrive aussi qu’une personne, sans arrière-pensée idéologique, répète des préjugés racistes sans en mesurer véritablement la portée. La désigner d’emblée comme « raciste » serait renoncer aux fins précises de l’action antiraciste. Si nous sommes tous dépositaires de préjugés, nous sommes aussi responsables de ce que nous en faisons.

Si nous sommes tous dépositaires de préjugés, nous sommes aussi responsables de ce que nous en faisons. 

 

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