Se moquer d’une religion, est-ce du racisme ?

Se moquer d’une religion, est-ce du racisme ? 

 

En France, chacun est libre de croire ou de ne pas croire, d’exprimer ses convictions religieuses mais aussi de critiquer les religions. Il n’existe pas de délit de blasphème. La liberté d’expression reconnaît le droit à la caricature et il existe une longue tradition, graphique et littéraire, qui, historiquement, n’a épargné aucune sensibilité. En aucun cas, la critique d’un dogme ne peut être assimilée à du racisme : on peut s’en prendre à des règles et des principes religieux comme à des idées politiques.

Cependant, si un individu est inquiété pour ses opinions religieuses : injurié, diffamé, s’il subit une incitation à la haine à son encontre en raison de sa religion, c’est là une infraction par rapport à la loi contre le racisme.

Bien sûr, la religion n’est pas une « race » mais lorsque des croyants sont attaqués dans leur humanité et qu’ils sont menacés physiquement, ils sont alors victimes de mécanismes identiques à ceux du racisme, tels que la catégorisation, la généralisation ou encore l’essentialisation. Les massacres commis au cours de l’Histoire pour des motifs religieux, témoignent de la force destructrice de cette haine, lorsqu’elle ne vise plus la religion mais les fidèles eux-mêmes. Il est aussi un fait que la religion est, avec l’ethnie, la « race » et la nationalité, l’un des critères qui peut fonder juridiquement un délit raciste. 

La distinction entre la libre critique de la religion, reconnue par la loi, et la condamnation de ceux qui s’attaquent aux individus, explique le fait que l’expression de « racisme anti-musulmans » puisse être préférée à celle d’ « islamophobie ».  En effet, la référence au croyant plutôt qu’à la religion, rappelle que c’est bien l’être humain qui est la cible fondamentale du racisme, et non ses idées ou ses croyances.

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